Microbiome cuir chevelu : la clé d'un équilibre capillaire
- Alex de conseilscheveux
- 24 juil.
- 9 min de lecture
Vous luttez contre les pellicules, les démangeaisons ou les cheveux gras sans comprendre l'origine du problème ? Le microbiome cuir chevelu, écosystème fragile de micro-organismes bénéfiques, pourrait être au cœur de ces déséquilibres capillaires.
Dans cet article, découvrez comment préserver cet allié invisible grâce à des soins naturels, des routines adaptées et des actifs comme les prébiotiques, pour retrouver un cuir chevelu sain et des cheveux en santé.

Le microbiome du cuir chevelu : un écosystème vivant
Le microbiome du cuir chevelu est un ensemble de micro-organismes (bactéries, champignons) qui protègent la peau et influencent la santé des cheveux. Il inclut des espèces comme Cutibacterium acnes, Staphylococcus epidermidis et Malassezia.
Contrairement à d’autres microbiomes, celui du cuir chevelu s’adapte à un environnement gras riche en sébum. Il privilégie des micro-organismes lipophiles, avec Malassezia représentant 90% des levures présentes.
Cutibacterium acnes : Régule le pH cutané, mais peut provoquer des inflammations en excès.
Staphylococcus epidermidis : Maintient l’équilibre en inhibant les pathogènes.
Malassezia : Présente dans 70% des fongiques, elle métabolise le sébum sans nuire en conditions normales.
Cutibacterium acnes produit des acides gras qui stabilisent le pH (5-6), tandis que Staphylococcus epidermidis sécrète des peptides antimicrobiens. Ces actions préservent la barrière cutanée.
Le microbiome agit comme une barrière en stimulant les défenses immunitaires et en limitant les pathogènes. Un équilibre entre ses membres empêche les infections et les irritations.
Les bactéries synthétisent des nutriments comme la biotine et les vitamines B, essentiels à la croissance capillaire. Un microbiome sain optimise ces métabolismes via des voies actives (p = 0.0001).
La symbiose microbienne repose sur la coexistence harmonieuse des espèces. Une diversité modérée et des interactions bénéfiques maintiennent l’homéostasie du cuir chevelu.
Les glandes sébacées fournissent du sébum, source de nourriture pour les levures. Le pH cutané (5-6) et les sécrétions immunitaires régulent naturellement cet écosystème fragile.
Déséquilibre du microbiome : causes et conséquences
La dysbiose capillaire expliquée
La dysbiose capillaire désigne un déséquilibre des micro-organismes du cuir chevelu, causé par des facteurs internes (stress, sébum) ou externes (cosmétiques). Elle altère la barrière protectrice et favorise les pathogènes.
Comparaison entre un microbiome capillaire équilibré et déséquilibré | ||
Paramètre | Microbiome équilibré (Cuir chevelu sain) | Microbiome déséquilibré (Cuir chevelu pelliculaire) |
Diversité fongique (indice de Shannon) | Plus faible (p ≤ 0.001) | Plus élevée |
Abondance de Malassezia globosa | 16.23% (p ≤ 0.0001) | 6.41% |
Ratio Malassezia restricta/globosa | Bas (p = 0.004) | Élevé |
Espèces non caractérisées de Malassezia | 14.44% | 25.26% (p ≤ 0.0001) |
Abondance de Staphylococcus epidermidis | 14.8% | 28.1% (p = 0.0002) |
Ratio Propionibacterium acnes/Staphylococcus epidermidis | Élevé (p = 0.01) | Bas |
Abondance de Pseudomonas nitroreducens | 21.2% (p ≤ 0.0001) | 9.9% |
Voies métaboliques bactériennes | Synthèse de biotine, vitamine B6, acides aminés (p = 0.0001) | Dysfonctionnement |
Voies métaboliques fongiques | Stabilité | Adhésion cellule-hôte, cycle cellulaire enrichi (p ≤ 0.0001) |
Les valeurs statistiques indiquées (p ≤ 0.05) démontrent des différences significatives entre les deux états. Les pourcentages représentent l'abondance relative des micro-organismes sur la surface totale analysée. |
Facteurs externes et internes de déséquilibre
La pollution perturbe le microbiome en favorisant la prolifération de Malassezia, entraînant pellicules et irritations. Les variations climatiques (saison, humidité) modifient la production de sébum et la barrière cutanée.
Le stress libère du cortisol, déséquilibrant la flore microbienne. Les produits agressifs (sulfates) et une alimentation déséquilibrée fragilisent le cuir chevelu, favorisant inflammation et chute de cheveux.
Les manifestations visibles d'un microbiome perturbé
Pellicules et cuir chevelu squameux
Malassezia globosa dégrade le sébum en acide oléique, déclenchant une réaction inflammatoire. Le renouvellement cellulaire s’accélère, entraînant une accumulation de squames visibles (50 % des individus sensibles).
La desquamation excessive résulte d’un cycle cellulaire raccourci (5-14 jours au lieu de 21-28 jours). Les pellicules grasses forment des squames épaisses, jaunâtres, adhérant au cuir chevelu et aux cheveux.
Démangeaisons et sensibilités du cuir chevelu
La prolifération de Malassezia perturbe la barrière cutanée, activant les nocicepteurs et libérant des neuropeptides. Cela provoque des démangeaisons chroniques, affectant jusqu’à 60 % des femmes et 40 % des hommes.
Un microbiome déséquilibré rend le cuir chevelu perméable aux irritants. Les shampooings agressifs ou la dysbiose amplifient cette hypersensibilité, entraînant des sensations de brûlure ou de tiraillement.
Séborrhée et cheveux gras
Cutibacterium acnes métabolise les triglycérides du sébum en acides gras libres. Cette activité lipolytique est corrélée à une surproduction de sébum (r = 0,41 chez les personnes atteintes d’alopécie androgénétique).
Un excès de Malassezia et de bactéries lipophiles (90 % des levures présentes) entraîne une séborrhée incontrôlée. Les cheveux deviennent gras rapidement, avec un aspect huileux et collant.
Chute de cheveux et ralentissement de la croissance
La dysbiose capillaire induit des micro-inflammations folliculaires. Les bactéries comme Cutibacterium acnes libèrent des enzymes qui dégradent le collagène, fragilisant les racines et ralentissant la croissance.
Un microbiome déséquilibré perturbe le cycle capillaire, favorisant la miniaturisation des follicules. Les patients atteints d’alopécie androgénétique montrent une surabondance de bactéries pro-inflammatoires (ex : Proteobacteria).
Stratégies pour rééquilibrer le microbiome capillaire
Approche holistique du soin du cuir chevelu
Un déséquilibre du microbiome capillaire se manifeste par des pellicules, une séborrhée ou une chute de cheveux. Une approche globale combine soins externes, alimentation équilibrée et gestion du stress pour restaurer l’homéostasie.
Le stress augmente le cortisol, perturbant la production de sébum. Une alimentation riche en fibres et en antioxydants (fruits, légumes) nourrit les bactéries bénéfiques. Le pH cutané idéal (5-5,5) renforce la barrière protectrice.
Solutions cosmétiques probiotiques et prébiotiques
Les probiotiques topiques réduisent l’inflammation en régulant les cytokines pro-inflammatoires. Les prébiotiques (inuline, FOS) alimentent les bactéries protectrices, comme Staphylococcus epidermidis, favorisant un microbiome équilibré.
Inuline : Fibre prébiotique qui nourrit les bactéries bénéfiques comme Cutibacterium acnes, favorisant un microbiome équilibré.
Fructooligosaccharides (FOS) : Stimulent la croissance des micro-organismes protecteurs, renforçant la barrière cutanée du cuir chevelu.
Lactobacillus ferment : Postbiotique issu de la fermentation, aux propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires pour apaiser le cuir chevelu.
Bifidobacterium ferment : Soutient le microbiome en produisant des acides organiques qui régulent le pH et inhibent les pathogènes.
Lactococcus ferment : Renforce la résistance du cuir chevelu aux agressions externes grâce à ses enzymes protectrices.
Routines de nettoyage adaptées
Nettoyer le cuir chevelu avec des shampoings doux, au pH 5-5,5, préserve le microbiome. Une fréquence de 2 à 3 lavages par semaine évite l’assèchement et maintient la flore microbienne.
Les sulfates (SLS, SLES) éliminent les huiles naturelles, déséquilibrant le microbiome. Privilégiez des tensioactifs doux comme le Decyl Glucoside ou les formules sans sulfates enrichies en prébiotiques.
Ingrédients actifs et leurs bienfaits pour le microbiome
Actifs apaisants et anti-inflammatoires
Les extraits de camomille, de thé vert et d’aloe vera réduisent l’inflammation du cuir chevelu en inhibant les cytokines pro-inflammatoires. Ces actifs apaisants renforcent la barrière cutanée et soutiennent un microbiome équilibré.
Le microbiome du cuir chevelu, écosystème fragile mais puissant, détermine la santé de vos cheveux. Un déséquilibre se traduit par des pellicules, une séborrhée incontrôlée ou une chute inquiétante.
Privilégiez des soins sans sulfates, riches en prébiotiques et en actifs apaisants, pour restaurer cet équilibre microbiote capillaire. Une routine adaptée boostera la barrière cutanée et la croissance de cheveux sains. Agir aujourd’hui, c’est investir dans une chevelure éclatante de vitalité demain.
FAQ
Comment détoxifier son cuir chevelu ?
Pour retrouver un cuir chevelu sain et revitalisé, la clarification capillaire est une étape clé. Il s'agit d'un nettoyage en profondeur qui vise à éliminer les résidus accumulés (pollution, produits coiffants, excès de sébum) et à restaurer l'équilibre de votre écosystème capillaire. Cette démarche permet d'assainir le cuir chevelu, de prévenir les pellicules et de redonner de la vitalité aux cheveux ternes ou alourdis.
Plusieurs méthodes peuvent être adoptées, comme les masques à l'argile (verte pour les cheveux gras, blanche pour les plus sensibles), les rinçages au vinaigre de cidre pour équilibrer le pH, ou encore les gommages au sucre pour une exfoliation douce.
L'utilisation de shampoings purifiants au pH adapté peut également aider à entretenir cette propreté. La fréquence est essentielle : si une première clarification est souvent recommandée lors du passage à une routine plus naturelle, l'excès peut entraîner sécheresse ou irritation.
Mon conseil : écoutez votre chevelure et ne la détoxifiez que lorsque le besoin se fait sentir, et toujours avec douceur.
Quel est l'effet du bicarbonate de soude sur les cheveux ?
Le bicarbonate de soude est un allié méconnu pour vos cheveux, grâce à ses propriétés purifiantes, clarifiantes et absorbantes. Il excelle à nettoyer le cuir chevelu en profondeur, en absorbant l'excès de sébum et en aidant à décoller les pellicules et impuretés.
C'est un excellent agent de détox capillaire occasionnel, capable de libérer vos cheveux des résidus chimiques et de la pollution, pouvant même offrir un effet éclaircissant ou déjaunissant pour certaines colorations.
Cependant, il est crucial d'utiliser le bicarbonate de soude avec modération car son pH alcalin est éloigné de celui de notre peau.
Une utilisation trop fréquente pourrait décaper et fragiliser vos cheveux, les rendant secs ou irrités. Je recommande de l'employer ponctuellement, pas plus d'une à deux fois par mois, et de toujours bien hydrater généreusement vos cheveux après chaque application. Il est préférable de l'éviter sur les cheveux fins, fragiles, colorés ou très secs pour préserver leur intégrité.
Le microbiome du cuir chevelu change‑t‑il pendant la grossesse ? Quels soins sont sûrs ?
Oui. Sous l’effet des œstrogènes et de la progestérone, la production de sébum varie : certaines femmes deviennent plus grasses, d’autres plus sèches. Cette fluctuation modifie l’abondance de Malassezia et de Staphylococcus sur le cuir chevelu.
Privilégiez des shampoings doux sans sulfates ni huiles essentielles dermocaustiques ; évitez surtout le salicylique, le rézorcinol et les colorations d’oxydation avant le 2ᵉ trimestre. Les prébiotiques topiques (inuline, FOS) et les postbiotiques fermentés sont considérés comme sûrs.
En cas de démangeaisons persistantes, consultez un dermatologue pour exclure une dermite séborrhéique.
Comment protéger son microbiome lorsqu’on fait du sport tous les jours ?
La sueur crée un environnement humide et salé qui nourrit les levures lipophiles. Rincez rapidement le cuir chevelu ou utilisez une brume au pH acide (vinaigre de cidre dilué 1 : 10) après l’entraînement.
Lavez‑vous avec un shampoing doux 2 à 3 fois par semaine ; entre les lavages, un shampoing sec à l’amidon de riz absorbe l’excès de sébum sans décaper.
Séchez bien les racines et désinfectez régulièrement casques ou bandeaux. Un sérum prébiotique léger peut réensemencer la flore protectrice et atténuer les irritations liées au frottement.
L’eau calcaire ou chlorée abîme‑t‑elle le microbiome ?
Oui. Le carbonate de calcium (eau dure) alcalinise la surface cutanée, diminuant la diversité bactérienne et favorisant Malassezia. Le chlore, lui, oxyde les lipides du film hydrolipidique. Installez un filtre anti‑calcaire ou rincez vos cheveux à l’eau filtrée/vinaigrée (1 c. à s. par litre) après chaque douche.
Pour les nageurs, appliquez avant piscine une huile légère (jojoba) qui fait barrière au chlore, puis un shampoing chelatant doux au disodium EDTA pour éliminer les résidus. Terminez par un masque riche en postbiotiques lactiques pour restaurer l’acidité cutanée.
Peut‑on analyser son microbiome capillaire à domicile ?
Des kits grand public basés sur le séquençage 16S/ITS existent. Vous frottez un écouvillon sur le cuir chevelu, l’envoyez au laboratoire, puis recevez un rapport d’abondance bactéries/levures.
Utile pour suivre l’effet d’une routine, mais la méthode reste semi‑quantitative et n’identifie pas toujours les espèces au niveau souche.
Les résultats doivent être interprétés avec prudence : la variabilité intra‑individuelle est forte, et la corrélation entre tel micro‑organisme et tel symptôme n’est pas toujours causalité. Pour un diagnostic clinique (dermatite, psoriasis), un bilan dermatologique reste la référence.
Combien de temps faut‑il pour rétablir un microbiome sain ?
En moyenne 4 à 8 semaines, soit deux cycles de renouvellement cellulaire. Les premiers effets (moins de démangeaisons, sébum régulé) apparaissent vers 14 jours si vous stoppez sulfates et silicones occlusives. Les prébiotiques montrent un pic d’efficacité vers 28 jours.
Toutefois, une dysbiose sévère (dermatite séborrhéique, alopécie androgénétique) peut nécessiter 3 mois et/ou un traitement médical antifongique.
Maintenez une routine douce, un pH acide, et limitez la chaleur excessive : la constance est plus importante que les produits « coup de poing ».
Le shampoing sec déséquilibre‑t‑il le microbiome ?
Utilisé ponctuellement, il est neutre ; mais un usage quotidien sans lavage éliminera peu à peu les lipides oxydés et cellules mortes, créant un substrat pour Malassezia et Cutibacterium.
Choisissez des formules à base d’amidon sans alcool dénaturé ni parfum allergisant, et brossez soigneusement pour retirer les poudres résiduelles. Faites un vrai shampoing clarifiant une à deux fois par semaine pour éviter l’accumulation.
Si vous observez démangeaisons ou pellicules grasses, réduisez la fréquence ou passez à un spray d’eau micellaire légèrement acidifiée.
Les colorations chimiques ou défrisages nuisent‑ils au microbiome ?
Oui. L’ammoniaque, le peroxyde d’hydrogène et les bases fortes des défrisants font grimper le pH > 10, détruisant lipides et peptides antimicrobiens. Après une coloration, le microbiome met jusqu’à 10 jours à se rééquilibrer.
Optez pour des colorations sans ammoniaque à base de mono‑éthanolamine, rincez longuement à l’eau froide, puis appliquez un masque au lactobacillus ferment pour réacidifier. Les défrisages alcalins devraient être espacés de 8 semaines minimum ; intercalez des soins barrières (huile de marula, céramides) et surveillez démangeaisons ou rougeurs.
Quel type d’exfoliant choisir pour ne pas perturber la flore ?
Les gommages mécaniques (sucre, noyaux d’abricot) sont efficaces pour lever les squames mais risquent de micro‑abraser la peau sensible. Limitez‑les à 1×/15 jours et massez sans pression. Les AHA/BHA (acide lactique 2 %, salicylique 0,5 %) dissolvent délicatement la kératine et abaissent le pH, favorisant les Staphylococcus protecteurs ; ils conviennent aux cuirs chevelus gras à tendance pelliculaire.
Les argiles (verte pour gras, blanche pour sensible) absorbent l’excès de sébum tout en libérant des minéraux. Alternez mécanique et chimique selon tolérance et terminez toujours par un pré- ou postbiotique.
Ingérer des probiotiques peut‑il améliorer la santé du cuir chevelu ?
Des études indiquent qu’un apport oral de Lactobacillus rhamnosus ou Bifidobacterium breve renforce la barrière intestinale et module l’inflammation systémique, ce qui peut indirectement réduire la séborrhée et la dermatite.
Les gélules à 10¹⁰ UFC/jour sur 8 semaines ont montré une diminution des pellicules dans des essais pilotes. Associez‑les à des fibres prébiotiques (flocon d’avoine, topinambour) pour favoriser leur implantation.
Néanmoins, les effets sont modérés ; un soin topique adapté reste prioritaire. Les personnes immunodéprimées doivent demander un avis médical avant toute supplémentation.
Tea tree, lavande : alliées ou ennemies du microbiome ?
L’huile essentielle de tea tree (0,5‑1 %) a des propriétés antifongiques prouvées contre Malassezia, utile en cas de pellicules. Cependant, à plus de 2 % ou sur cuir chevelu abîmé, elle peut irriter et déséquilibrer la flore bactérienne.
L’huile de lavande est apaisante mais photosensibilisante à forte dose. Diluez toujours dans une huile neutre (jojoba) ou un shampoing glycériné, et limitez l’usage à deux applications hebdomadaires.
Faites un test cutané 24 h avant. En cas de rougeur ou brûlure, stoppez immédiatement et consultez un dermatologue.